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Appel à communications

Dictionnaires et culture numérique dans l’espace francophone

Ce colloque s’intéresse à l’impact du numérique sur la conception, la production et la réception des dictionnaires de langue dans l’espace francophone et invite les spécialistes à réfléchir aux retombées de ces transformations sur la lexicographie en particulier, mais aussi sur la description de la langue au sens large, autant sur les plans linguistiques que sociolinguistiques.

La quatrième édition du colloque Dictionnaires et culture numérique dans l’espace francophone, organisée par l’Université de Sherbrooke et l’Università di Corsica, aura lieu les 1er et 2 juin 2023 à l’Università di Corsica Pasquale Paoli, à Corte.

La lexicographie numérique est maintenant la norme et s’impose comme la manière usuelle de consulter les ouvrages de référence. C’est aujourd’hui en ligne que se renouvellent les pratiques de production, d’archivage, de diffusion et de consultation. Ce colloque s’intéresse à l’impact du numérique sur la conception, la production et la réception des dictionnaires de langue dans l’espace francophone et invite les spécialistes à réfléchir aux retombées de ces transformations sur la lexicographie en particulier, mais aussi sur la description de la langue au sens large, autant sur les plans linguistiques que sociolinguistiques.

Pour la prochaine édition du colloque, nous proposons trois axes d’intervention, qui ne sont pas mutuellement exclusifs et qui englobent chacun quelques angles distincts :

Les dictionnaires en ligne de langues minoritaires dans l’espace francophone

« La langue française sur Internet se porte plutôt bien. Elle occupe la 4e place devancée notamment par les sinophones et les anglophones » (OIF). Qu’en est-il des autres langues qui tentent de s’affirmer sur un territoire où le français est la langue dominante? Cet axe s’intéresse aux dictionnaires numériques, monolingues ou bilingues, conçus dans une dynamique de revitalisation et d’élaboration linguistiques. Qu’ils soient conçus par des institutions publiques, des associations ou par des lexicographes amateurs, ces dictionnaires apportent de la visibilité aux langues minoritaires. Au-delà de cette visibilité, quels enjeux revêtent ces dictionnaires en ligne? Comment sont-ils élaborés? Pour les dictionnaires bilingues, comment cohabitent la langue dominante et la dominée? Pour ces langues dont l’élaboration est en construction, quelle légitimité ont ces dictionnaires? Comment sont-ils perçus par leurs usagers?

L’incrémentation de néologismes

L’entrée de nouveaux mots ou de nouveaux sens dans les dictionnaires est un exercice récurrent. Quel que soit le lieu, ces néologismes font fréquemment l’objet de débats et les versions gratuites en ligne des dictionnaires commerciaux servent à l'occasion de terrain d’essai à leur attestation (pensons à l’entrée de iel dans Le Robert Dico en ligne à l’automne 2021). Parfois ils sont jugés trop proches d’une autre langue, certaines fois comme inutiles, d’autres fois impropres. De manière plus ou moins sous-jacente, ces jugements sont empreints d’idéologies. D’un autre côté, qu’est-ce qui motive le choix des néologismes? Comment s’opère ce choix par les concepteurs des dictionnaires? L’autorité et la représentativité des dictionnaires font-elles de ces nouveaux mots des références pour les usagers et les professionnels?

Les dictionnaires, objets porteurs de culture et d’idéologies

Depuis plus de 50 ans, il est établi que « le dictionnaire est une description de la culture et, en ce sens, [qu’]il est un texte culturel » (Dubois et Dubois, 1971 : 99). Plusieurs chercheurs ont fait de cet ouvrage de référence un corpus sociolinguistique (Rey, 2008) et y ont identifié les valeurs d’une société, y compris ses côtés moins glorieux : discriminations, sexisme, racisme et autres idéologies (Beaujot, 1989; Boulanger, 1999, 2001; Lehmann, 1981, 1989, Kottelat, 2009 et 2010, etc.). Les choses ont-elles changé depuis l’arrivée des dictionnaires en ligne?

Pourront être abordés ici différents aspects de la lexicographie numérique à travers le prisme des idéologies. Les dictionnaires collaboratifs présentent-ils une image plus éclatée, moins homogène que les dictionnaires émis par une source unique? Les agrégateurs font-ils remonter à la surface des préjugés que l’on croyait disparus? Une nouvelle lexicographie émerge-t-elle sur le Web ou les modèles dominants sont-ils reproduits malgré le changement de format? Peut-on toujours, en 2023, parler du dictionnaire comme d’un texte culturel?

En plus des axes suggérés seront considérées les propositions qui respectent le thème du colloque.

Modalités de soumission

Si vous désirez présenter une communication au colloque, veuillez envoyer votre proposition, d’un maximum de 500 mots (excluant les références bibliographiques) à sorba_n@univ-corse.fr et à nadine.vincent@USherbrooke.ca avant le lundi 31 octobre 2022.

La durée des présentations sera de 20 minutes (suivies d’une période de discussion de 10 minutes).

Langue du colloque : le français.

Calendrier

  • 31 octobre 2022 : date limite de soumission d’une proposition de communication
  • 30 novembre 2022 : réponse du comité scientifique et notification aux auteurs
  • 1er et 2 juin 2023 : tenue du colloque

Inscription

Il n’y a pas de frais d’inscription

Publication

Une publication suivra la tenue du colloque.

Organisation

  • Nicolas Sorba, Università di Corsica Pasquale Paoli (Corse)
  • Nadine Vincent, Université de Sherbrooke et CRIFUQ (Québec)

Comité scientifique

  • Alain Di Meglio, Università di Corsica Pasquale Paoli (Corse)
  • Kaja Dolar, CREE, Inalco (France)
  • Meri Larjavaara, Université d'Åbo Akademi (Finlande)
  • Bruno Maurer, Université de Lausanne (Suisse)
  • Chiara Molinari, Università degli studi di Milano (Italie)
  • Christophe Rey, CY Cergy Paris Université (France)
  • Nicolas Sorba, Università di Corsica Pasquale Paoli (Corse)
  • Marie Steffens, Université de Liège (Belgique) et Universiteit Utrecht (Pays-Bas)
  • Nadine Vincent, Université de Sherbrooke et CRIFUQ (Québec)