18e conférence de l’Académie internationale de droit linguistique
Droit, langues, peuples autochtones, minorités, majorités fragiles et gouvernance
La Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke a eu le privilège d’accueillir, du 3 au 5 juin 2024, la 18e conférence de l’Académie internationale de droit linguistique. Le programme de cet événement bisannuel d’envergure avait pour objectif de susciter une réflexion sur la gouvernance des politiques linguistiques au sens large.
Le droit linguistique est associé à l’État-nation souverain, mais touche également les langues des minorités, des Autochtones et des majorités fragiles. Quant à l’État souverain, il est bouleversé par le passage du paradigme du gouvernement à celui de la gouvernance qui accorde plus d’importance à l’entreprise privée et aux gouvernements non souverains. C’est dans ce contexte qu’il était pertinent de réunir des chercheuses et chercheurs du Québec, du Canada et d’ailleurs dans le monde pour examiner la gouvernance de ces langues et leurs politiques sous divers aspects : gouvernements, langue(s) officielle(s), entreprise privée, éducation, linguistique, terminologie, traduction, normalisation et outils de référence.
Le professeur Guillaume Rousseau, secrétaire général par intérim de l’Académie internationale de droit linguistique, a lancé la conférence en soulignant son caractère international et en insistant sur le fait que les conférences des trois jours allaient réellement permettre de faire avancer la réflexion et le partage sur de nombreuses questions importantes.
L’organisation de l’événement relevant à la fois de la Faculté de droit et de la Faculté des lettres et sciences humaines, les doyennes respectives, les professeures Marie-Pierre Robert et Anick Lessard, ont salué cette interdisciplinarité et la richesse des personnes réunies à Sherbrooke pour l’occasion.
Le ministre de la Langue française et ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, Jean-François Roberge, a finalement pris la parole pour souligner l’engagement de son gouvernement envers les initiatives de recherche qui permettent d’approfondir de telles thématiques fondamentales d’une manière allant bien au-delà du cadre québécois.
Deux salles permettaient ensuite aux participantes et participants de choisir les sujets ou les perspectives qui les intéressaient davantage. Toutes les conférences étaient suivies d’une période d’échange : une formule que tout le monde a trouvé particulièrement enrichissante.
Question de joindre l’utile à l’agréable, la journée du mardi intégrait une activité extérieure typique des Cantons-de-l'Est, puisqu’une croisière sur le lac Memphrémagog, à bord du Grand Cru, a permis de transporter les échanges dans un cadre enchanteur et un contexte plus décontracté. Le soleil radieux et la surprenante chaleur de juin n’ont probablement pas nui au caractère mémorable de l’expérience.
Ce fut un honneur d’organiser un si grand événement scientifique avec le professeur Wim Remysen du Département des arts, langues et littérature. Et ce n’est qu’un début puisque, ayant été élu secrétaire général de l’académie de manière plus permanente, je pourrai favoriser le succès des prochaines éditions de la conférence internationale.
Guillaume Rousseau
L’Université de Bordeaux prendra le relais pour la 19e conférence de l’AIDL prévue en 2026.
À propos de l’Académie internationale de droit linguistique (AIDL)
L’Académie internationale de droit linguistique (AIDL) est une organisation scientifique internationale multidisciplinaire créée à Montréal et à Paris en septembre 1984. Elle compte actuellement plus de 500 membres de toutes les parties du monde, y compris des juristes, des linguistes, des spécialistes en sciences sociales et d’autres personnes qui s’intéressent, scientifiquement ou professionnellement, aux phénomènes et aux problèmes relatifs à la diversité linguistique dans le monde, aux contacts et aux conflits linguistiques, ainsi qu’au droit et à la langue, plus particulièrement au droit linguistique comparé. Le droit linguistique comparé comprend les différentes normes juridiques et linguistiques relatives au droit de la langue, à la langue du droit et au droit à la langue (ou droits linguistiques) en tant que droit fondamental.