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Nouvelle publication | Sous la direction de Patricia Godbout, Shirley Fortier et Véronique Béghain

Le traducteur et ses lecteurs

« Le traducteur et ses lecteurs », sous la direction de Patricia Godbout, Shirley Fortier et Véronique Béghain, Mémoires du livre, volume 9, numéro 1, automne 2017.
« Le traducteur et ses lecteurs », sous la direction de Patricia Godbout, Shirley Fortier et Véronique Béghain, Mémoires du livre, volume 9, numéro 1, automne 2017.

Sous la direction de Patricia Godbout, Shirley Fortier et Véronique Béghain

Parmi l’abondante littérature produite dans le champ traductologique, le lecteur peut sembler étrangement absent. Il y paraît, en quelque sorte, présent partout et nulle part. Comme le notait, du reste, Lance Hewson en 1995, parce que « son rôle ne se limite pas à incarner l’aboutissement pur et simple d’une opération préalable, mais signifie le début d’un nouveau processus, où il engage sa propre subjectivité dans une activité qui est productrice de signification […], le lecteur se retrouve, le plus souvent, en dehors des préoccupations immédiates du théoricien de la traduction. »

Ce n’est pas faute d’être évoqué et invoqué dans les articles et ouvrages universitaires, aussi bien que dans les préfaces et postfaces de traducteurs. Le lecteur est, de fait, constamment présent à l’esprit des traducteurs, ne serait-ce que parce que « tout écrivain est d’abord un lecteur et toute oeuvre est référence à celles qui l’entourent et à celles qui l’ont précédée », comme le rappelle Georges-Arthur Goldschmidt, traducteur de Peter Handke notamment. C’est aussi que le traducteur est lui-même avant tout un lecteur, sans doute le meilleur lecteur de l’oeuvre qu’il traduit, dès lors qu’il parle, comme le note Christine Chollier, « la langue du contexte, celui-ci étant le plus large possible puisqu’il peut aller du morphème au corpus générique, intertextuel ou culturel ». Il est, de plus, son propre lecteur, voire, dans les cas de retraduction ou de traduction-relais, un lecteur de traductions.

Ce numéro fait une place de choix non pas au lecteur, saisi dans une dimension singulière qui serait nécessairement problématique, mais aux lecteurs de la traduction, dont la variété s’incarne tant dans les figures du consommateur de livres traduits que dans celles du traducteur lui-même, de l’éditeur, du correcteur, du réviseur, du critique littéraire, voire de l’auteur.

À propos des directrices de cette publication

Patricia Godbout est professeure de traduction et de littérature canadienne comparée au Département des lettres et communications de l’Université de Sherbrooke. Elle fait partie du Groupe de recherches et d’études sur le livre au Québec et du projet d’édition de la correspondance littéraire de Louis Dantin, dont le premier tome a paru en 2014 chez Fides. Elle est membre du comité de direction du Centre Anne Hébert et a collaboré à la préparation de deux des cinq tomes des Oeuvres complètes d’Anne Hébert. Elle a fait paraître un livre ainsi que plusieurs articles et chapitres de livres sur l’histoire de la traduction littéraire au Canada et, plus généralement, sur la littérature canadienne. Elle est également traductrice littéraire et a publié un premier roman à l’automne 2017.

Traductrice agréée, Shirley Fortier a été chargée de cours à l’Université Bishop’s et à l’Université de Sherbrooke, dont elle a dirigé les programmes de premier cycle en traduction professionnelle. Elle y est également doctorante en littérature canadienne comparée. Dans ses travaux de recherche, elle s’est notamment intéressée à l’oeuvre de l’auteure canadienne d’origine trinidadienne Dionne Brand ainsi qu’à celle de la poète et romancière québécoise Anne Hébert, et à leur traduction.

Véronique Béghain, traductrice de l’anglais, est professeur à l’Université Bordeaux Montaigne, où elle dirige le master « Traduction pour l’édition ». Auteur de John Cheever (Belin, 2000) et des Aventures de Mao en Amérique (P.U.F., 2008), elle a écrit sur la littérature, l’art et l’opéra américains et sur la traduction. Elle a notamment traduit, pour la « Bibliothèque de la Pléiade » (Gallimard), Oscar Wilde (1996), Francis Scott Fitzgerald (2012), Jack London (2016), Charlotte Brontë (à paraître) et, pour d’autres éditeurs, Rivka Galchen (Actes Sud, 2009), Sarah Rose Etter (Do, 2016). Elle a dirigé le volume Quand l’Europe retraduit The Great Gatsby (P.U.B., 2013) et co-dirige un volume sur Les traducteurs de bande dessinée (à paraître en 2018). Elle anime des ateliers de traduction en lycée, à l’École de Traduction Littéraire du C.N.L. (Paris), à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm (Paris) et au C.E.T.L. (Bruxelles).


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