Les années 1950 et 2000 : comparaison des réceptions immédiates et fin de siècle des Chambres de bois d’Anne Hébert
Pascale Mongeon
Publié à Paris au Seuil en 1958, Les chambres de bois a connu une réception critique particulièrement riche au Québec. Déjà estimée des critiques québécois à cette époque, l’auteure atteint une phase de consolidation de la légitimation institutionnelle. Avec Kamouraska (prix des Libraires) et Les fous de Bassan (prix Femina), Anne Hébert s’imposera ensuite à l’étranger et deviendra l’un des fleurons de la littérature québécoise. Comment cette trajectoire institutionnelle a-t-elle modifié le regard posé sur le tout premier roman? L’étude de la réception québécoise immédiate des Chambres de bois (1958-1959), mise en parallèle avec les lectures du même roman quarante ans plus tard (1995-2000), témoigne de la métamorphose du discours encadrant cette œuvre perméable aux mutations du contexte social et idéologique. Elle nous donne à voir les effets de la consécration d’Anne Hébert sur la réception de son œuvre, devenu monument de « notre » littérature.