L’auteur et ses doubles : à la recherche de « L’inconnu de la Seine »/scène dans L’enfant chargé de songes
Bénédicte N. Mauguière
La notion de réduplication d’un mode à l’infini qui est miroir de lui-même a été développée par Michel Foucault dans Les mots et les choses. Cette pensée « qui cherche des similitudes, multiplie les associations et répercute les reflets » caractérise, selon Janet Paterson, l’esthétique postmoderne en littérature. Le concept d’autoreprésentation se manifeste de façon tangible dans la notion d’« êtres composites » dans l’œuvre d’Anne Hébert « où chacun d’eux acquiert le reflet d’un autre, où chacun d’eux est unique mais relève d’une multiplicité de sens ». De la même manière que les métamorphoses des personnages constituent l’un des supports de la technique narrative de ces romans, il est montré que l’auteure utilise comme matériaux un double littéraire. C’est par l’étude de cette mise en scène que nous parviendrons à déterminer quelle est la véritable identité de cet « inconnu de la Seine ».